L’infection urinaire de la femme est extrêmement fréquente puisqu’une femme sur deux fera au moins une infection urinaire dans sa vie. En règle générale bénigne, elle pose surtout des problèmes liés au traitement et aux formes récidivantes. Le plus souvent la cystite est douloureuse et très difficile à supporter. L’antibiothérapie est le traitement de choix, il est en règle efficace très rapidement en 1 à 2 jours, avec disparition des signes cliniques.
Le problème actuel qui préoccupe beaucoup les médecins est l’apparition de résistances aux antibiotiques. Il faut donc être très attentif au traitement donné et ne pas participer à la création de résistances.
Pourquoi les femmes sont sujettes aux cystites ?
La principale raison est anatomique, avec un urètre (partie de l’arbre urinaire qui relie la vessie à l’extérieur) beaucoup plus court chez la femme que chez l’homme. La conséquence est que pour des raisons mécaniques, les germes pénètrent plus facilement dans la vessie et se multiplient.
Un des facteurs de risque le plus important est l’activité sexuelle, en effet chez la femme non ménopausée, près de 80% des infections urinaires surviennent dans les 24 heures suivant un rapport sexuel. Pour autant, ce n’est pas une maladie sexuellement transmissible. La raison est plutôt, comme expliqué, mécanique, liée à l’activité sexuelle.
Quels sont les signes cliniques de la cystite ?
Ils sont bien connus des femmes qui souvent en font elles-mêmes le diagnostic.
Essentiellement des douleurs à la miction (action d’uriner), des brulures, des envies fréquentes…
Certains signes doivent alerter et il est important de ne pas passer à côté d’une pyélonéphrite qui est une infection des voies urinaire plus haute, entre la vessie et le rein. les signes sont la douleur du flanc, une fièvre importante, les frissons, des nausées et vomissements. Il ne faut pas non plus trop craindre cette complication, car elles sont rares, seulement 2% de probabilité de développer une pyélonéphrite, même en cas de traitement inadapté.
Pourquoi le choix du traitement est si important ?
L’antibiorésistance a pour conséquence de sélectionner des souches bactériennes qui vont résister aux antibiotiques, et qui vont provoquer des infections extrêmement complexes à soigner. Cette resistance peut directement vous concerner en vous rendant résistante aux traitements.
Auparavant on voyait ces résistances essentiellement à l’hôpital (infections nosocomiales). Désormais elles sont aussi fréquentes à l’extérieur de l’hôpital, et c’est ce qui est très préoccupant.
Ces résistances sont variables selon les régions de France. Par exemple au sud de la France, où on compte 30 à 40% de résistances aux quinolones (antibiotique), mais pas au nord. Le traitement des formes compliquées doit tenir compte de cet aspect régional.
Pour éviter l’antibiorésistance, il ne faut plus utiliser certains antibiotiques qui étaient classiquement utilisés et qui favorisent la sélection des germes résistants. Il s’agit essentiellement des quinolones.
La lutte contre l’antibiorésistance repose sur la limitation des antibiotiques aux seuls cas le nécessitant, et sur le choix du bon antibiotique.
Il ne faut pas oublier qu’environ 25 à 43% des cystites simples vont guérir spontanément, sans traitement.
Quelle est la bonne conduite thérapeutique en cas de cystite ?
Actuellement le traitement pour une cystite, repose sur ces antibiotiques :
(bien entendu doit être prescrit par un médecin, pas d’automédication)
En première intention : utiliser comme antibiotique la fosfomycine associée au trométamol (Monuril®) en dose unique.
En seconde intention, c’est à dire si l’infection n’a pu être soignée, l’antibiotique préconisé est le pivmecillinam (Selexid®) pendant 5 jours. Le traitement peut varier selon les régions et les médecins.
Un examen cytobactériologique des urines (ECBU) n’est pas utile sur une forme simple qui ne va pas récidiver, ensuite si cela se complique il faut faire cet examen des urines, avec recherche des germes en cause, et antibiogramme, c’est à dire recherche de la sensibilité des germes à différents antibiotiques.
Quand parle-t-on d’infections urinaires récidivantes ?
Dès qu’une femme fait
- 2 épisodes symptomatiques de cystite dans les 6 mois
- ou 3 épisodes dans les 12 mois
Il faut rechercher avec le médecin les causes favorisantes et proposer des mesures préventives, en particulier de boire environ 1,5 litre d’eau par jour.
Peut-on envisager un traitement prophylactique ?
C’est-à-dire un traitement de fond qui a pour but d’éviter les récidives. Il faut faire le point avec le médecin, et rechercher le germe en cause, et faire des tests sur la résistance aux antibiotiques.
Certains médecins peuvent proposer des antibiothérapies après un rapport sexuel lorsque le lien direct est établi avec l’infection urinaire.
Dans tous les cas, encore une fois, pas d’automédication.
En conclusion
La cystite chez la femme est très fréquente, le principal enjeu est de prendre un traitement efficace qui ne provoquera pas de résistances antibiotiques.
Il ne faut pas négliger les mesures préventives d’hygiène. Vous trouverez sur ce lien officiel d’Amélie des conseils précis et pertinents sur la prévention.
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