On savait que l’apnée du sommeil était un facteur de risque cardiovasculaire à part entière, on sait désormais qu’il faut ajouter le risque d’accidents thromboemboliques pour les apnées obstructives sévères.
Risques thromboemboliques veineux accrus
C’est ce que révèle une étude récente française menée par le Dr Wojciech Trzepizur, du centre hospitalier universitaire d’Angers (France), lors de la présentation des données au Congrès 2022 de l’European Respiratory Society (ERS).
La principale conséquence de l’apnée du sommeil n’est pas l’insomnie du conjoint réveillé par les ronflements, mais bien la baisse du niveau d’oxygène dans le sang ou hypoxie, lors de l’apnée.
Baisse de l’oxygène dans le sang
Cette étude constate que si le taux d’oxygène devient inférieur à 90% pendant plus de 6% de la nuit, le risque de faire un une thromboembolie veineuse est doublé par rapport aux patients qui ne souffrent pas d’un manque d’oxygène.
C’est une étude sérieuse sur 7355 patients, avec un suivi de 6,3 années. Il faut donc aujourd’hui considéré ce risque comme sérieux. Cela d’autant plus si vous avez d’autres facteurs de risques thromboemboliques.
Recherchez l’apnée du sommeil
Souvent le ronflement est le signe qui va engendrer une recherche d’apnée du sommeil. Mais cela peut aussi être une fatigue, une somnolence.
Il faut vraiment faire une recherche avec un examen qui va vous enregistrer les paramètres de votre sommeil, et faire un diagnostic, en vous donnant la gravité de votre apnée. Il est d’autant plus important de faire ce diagnostic simple que le risque de complications est grand.
Les complications sont importantes
-
- sur la vie sociale, avec une baisse de votre concentration,
- une gêne pour votre conjoint en cas de fort ronflement
- et surtout un facteur de risque cardiovasculaire, cela était par exemple un facteur de risque pour la COVID-19 qui va s’ajouter et potentialiser les autres facteurs de risques souvent concomitants : obésité, tabac, sédentarité, HTA…
Les traitements sont efficaces
Les mesures d’hygiène
Perte de poids, diminution de l’alcool…
mais en général cela n’est pas suffisant et il faut un traitement spécifique
Les traitements spécifiques
Système de pression positive continue (PPC)
c’est un traitement mécanique, le principe étant d’envoyer de l’air avec une pression suffisante annuler l’apnée. Le principal obstacle est l’acceptation, car il faut dormir avec un masque. Une fois habitué cela est simple et très efficace, avec un monitoring de l’efficacité géré par l’appareil.
Les orthèses dentaires
En créant un léger décalage entre la mâchoire supérieure et inférieure, on recrée plus d’espace pour l’air et on évite l’apnée. Il faut que ce soit très bien fait, car sinon cela peut poser de graves ennuis sur le plan dentaire. D’excellents spécialistes obtiennent des résultats remarquables.
Les autres traitements
comme la chirurgie, ne sont plus utilisés
Attention le traitement du ronflement n’est pas le traitement de l’apnée du sommeil. Donc tous les traitements que vous trouverez pour les ronflements n’ont aucun intérêt pour l’apnée.
Biblio :
L’apnée du sommeil associée aux accidents thromboemboliques – Medscape – 28 sept 2022.
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