Laboratoire de recherche avec des échantillons de test et un écran d'ordinateur affichant des données génétiques.

PSE : un nouveau test sanguin pour le cancer de la prostate

Il existe dèjà un test fiable pratiqué en routine pour dépister le cancer de la prostate, il s’agit du dosage des PSA. Mais en cas d’élévation, on ne peut pas toujours affirmer avec certitude le diagnostic de cancer de la prostate. C’est la qu’intervient le dosage PSE, qui lorsqu’il est élevé signe le cancer de la prostate à 94%. La combinaison PSE + PSA est donc très prometteuse, permettant à la fois de dépister et d’affirmer le diagnostic, avec peu de marge d’erreurs. Dès lors, cela permet d’éviter des biopsies inutiles dans un but diagnostic.

Qu’est ce que le dosage du PSE pour le cancer de la prostate ?

Le dosage PSE est un dosage sanguin qui utilise la génomique 3D. Cette technique a été mise au point par une société Oxford BioDynamics, en collaboration avec des équipes scientifiques.

Le nouvel essai Prostate Screening EpiSwitch (PSE) : En se basant sur la génomique 3D, le PSE identifie spécifiquement les configurations chromosomiques associées aux tumeurs dans les échantillons sanguins. Une étude a été publiée dans Cancers.

Ces techniques peuvent sembler complexes, de quoi s’agit t’il ?

La génomique 3D est une approche avancée de la biologie qui étudie comment l’ADN dans nos cellules est arrangé dans l’espace tridimensionnel et comment cet arrangement affecte la fonction des gènes. Les conformations chromosomiques se réfèrent à la manière dont les chromosomes (qui contiennent notre ADN) se plient et s’organisent dans la cellule. Ces structures en 3D peuvent changer selon différents états de santé, comme le cancer. En analysant ces structures, le test Prostate Screening EpiSwitch (PSE) peut détecter des changements spécifiques liés au cancer de la prostate dans un échantillon de sang, offrant une méthode de diagnostic plus précise.

Illustration en 3D d'une molécule d'ADN colorée en spirale.
La structure complexe de l’ADN dévoilée, au cœur du test génomique PSE.

Résultats et comparaison des méthodes :

    • Le PSA, au-delà de 3 ng/mL, a montré une faible valeur prédictive positive (0.14) et une haute valeur prédictive négative (0.93).
    • Le test EpiSwitch seul révèle des valeurs prédictives positive et négative nettement améliorées.
    • Lorsque combiné avec PSA, la précision diagnostique s’améliore davantage.

PPV (Positive Predictive Value) et NPV (Negative Predictive Value) sont deux mesures importantes en dépistage médical :

  • PPV (Valeur Prédictive Positive) : Cela indique la probabilité que les personnes avec un résultat positif au test aient réellement la maladie. Un PPV élevé signifie que le test est fiable pour confirmer la maladie chez ceux qui ont un résultat positif.
  • NPV (Valeur Prédictive Négative) : Cela reflète la probabilité que les personnes avec un résultat négatif au test soient effectivement sans la maladie. Un NPV élevé indique que le test est fiable pour exclure la maladie chez ceux qui ont un résultat négatif.

En somme, un test idéal aurait à la fois un PPV et un NPV élevés, indiquant qu’il est à la fois bon pour détecter la maladie et pour confirmer son absence.

Vue microscopique de cellules cancéreuses en division.
Cellules cancéreuses en activité, la cible du dépistage PSE.

Le cancer de la prostate : un enjeu de santé publique

Le cancer de la prostate, affectant un homme sur six, est souvent diagnostiqué tardivement en raison de symptômes non spécifiques. Le test sanguin PSA, couramment utilisé, n’est pas suffisamment précis, conduisant à de nombreuses biopsies prostatiques inutiles.

En France, l’épidémiologie du cancer de la prostate montre des signes encourageants, avec une légère diminution de l’incidence de ce cancer chez les hommes (-1%). Cependant, le cancer de la prostate reste l’un des cancers les plus fréquents, et il est crucial de poursuivre les efforts de recherche et de dépistage pour améliorer davantage la prise en charge et la survie. La survie nette à 5 ans pour le cancer de la prostate est de 93%, ce qui témoigne des progrès réalisés dans son traitement. Ces données soulignent l’importance de la prévention et du diagnostic précoce dans la gestion de cette maladie.

Conclusion

Ce nouveau test PSE est rapide, peu invasif, précis et économique, et pourrait révolutionner le diagnostic du cancer de la prostat. Associé au test PSA il va permettre des diagnostic plus rapide et précis, de façon non invasif.

Références :

Cancer de la prostate : un nouveau test sanguin revendique une précision de 94% – Medscape – 21 févr 2023.

Enabling 3D genomics for precision medicine at scale – Oxford Biodynamics

Post navigation

Laisser un commentaire

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *