Aliments riches en vitamine D, comprenant du saumon, du lait, des œufs, du fromage et des champignons, disposés sur une table en bois.

Faut-il prendre une supplémentation en vitamine D ?

Ce que disent les études récentes

La vitamine D joue un rôle essentiel dans la santé osseuse, la fonction musculaire et l’immunité. Pourtant, la supplémentation en vitamine D est largement débattue dans la communauté scientifique. De nombreuses personnes prennent des compléments alimentaires de vitamine D dans l’espoir de prévenir des maladies chroniques comme l’ostéoporose, les maladies cardiovasculaires et même certains cancers. Cependant, des études récentes, notamment celles publiées dans le Journal of the American Medical Association (JAMA) et analysées par Medscape, remettent en question l’efficacité d’une supplémentation systématique.

Dans cet article, nous allons examiner en détail les effets de la vitamine D sur la santé, analyser les dernières recherches et voir si la supplémentation est réellement nécessaire.

Ce qu’il faut retenir

  • La vitamine D est essentielle pour la santé osseuse, la fonction musculaire et immunitaire.
  • Les suppléments de vitamine D ne préviennent pas significativement les maladies cardiovasculaires, le cancer ou les fractures chez les adultes en bonne santé.
  • Le dépistage systématique de la carence en vitamine D n’est pas recommandé par l’USPSTF en raison d’un manque de preuves d’un bénéfice sur la santé globale.
  • Une surconsommation de vitamine D peut être dangereuse, entraînant une hypercalcémie et des troubles rénaux.
  • Certaines populations spécifiques (personnes âgées, individus ayant une exposition solaire limitée ou souffrant d’ostéoporose) peuvent bénéficier d’une supplémentation sous supervision médicale.

Qu’est-ce que la vitamine D et pourquoi est-elle importante ?

La vitamine D est une vitamine liposoluble impliquée dans plusieurs processus physiologiques, notamment :

  • L’absorption du calcium et du phosphore pour maintenir une bonne santé osseuse.
  • Le soutien du système immunitaire.
  • Le bon fonctionnement musculaire et la prévention des chutes chez les personnes âgées.
  • Un rôle potentiel dans la régulation des inflammations et la prévention de certaines maladies auto-immunes.

Elle est synthétisée par la peau sous l’effet des rayons UVB du soleil et peut être apportée par l’alimentation (poissons gras, produits laitiers enrichis, champignons, œufs…).

Ce que disent les études sur la supplémentation en vitamine D

L’étude du JAMA : Pas de bénéfice prouvé du dépistage de la carence en vitamine D

Une étude publiée dans le Journal of the American Medical Association (JAMA) a analysé les effets du dépistage de la carence en vitamine D chez les adultes asymptomatiques. Les chercheurs ont conclu qu’il n’y avait pas suffisamment de preuves pour recommander un dépistage systématique dans la population générale. Cela signifie que tester systématiquement les taux de vitamine D dans le sang et recommander une supplémentation en cas de taux faibles n’améliore pas significativement la santé globale des individus.

L’US Preventive Services Task Force (USPSTF) ne recommande donc pas de dépistage de routine chez les adultes en bonne santé, sauf dans des cas spécifiques (ostéoporose, maladies rénales chroniques, troubles du métabolisme du calcium…).

L’analyse de Medscape : “Économisez votre argent”

L’article de Medscape intitulé “Vitamin D: Save Your Money” va encore plus loin en suggérant que, pour la majorité des adultes en bonne santé, la supplémentation en vitamine D est inutile. Les études de grande ampleur n’ont pas démontré de bénéfices clairs en termes de prévention des maladies cardiovasculaires, du cancer ou des fractures osseuses.

Les chercheurs estiment que la prise de suppléments de vitamine D ne devrait être envisagée que pour les groupes à risque de carence, notamment :

  • Les personnes âgées qui passent peu de temps à l’extérieur.
  • Les individus souffrant d’ostéoporose ou de fractures fréquentes.
  • Les personnes atteintes de maladies rénales ou de troubles du métabolisme du calcium.
Organisation Apport journalier recommandé (UI/jour) Populations à risque
OMS 600 Personnes âgées, femmes enceintes, individus à faible exposition solaire
USPSTF Non recommandé Ne recommande pas le dépistage systématique, sauf pour populations spécifiques
IOM (Institute of Medicine) 600-800 Personnes âgées, individus avec maladies osseuses ou absorption réduite
Société Endocrinienne 600-1000 Individus à risque d’ostéoporose ou avec des pathologies métaboliques

Recommandations selon les études et les organismes

Les risques d’une supplémentation excessive

Si un apport insuffisant en vitamine D peut avoir des conséquences sur la santé osseuse, une consommation excessive présente également des risques. Une surdose de vitamine D peut entraîner une hypercalcémie, une condition où le taux de calcium dans le sang devient anormalement élevé. Cela peut provoquer :

  • Des nausées et des vomissements.
  • Une faiblesse musculaire et une confusion.
  • Des calculs rénaux et des lésions rénales à long terme.

L’Institute of Medicine (IOM) recommande un apport quotidien de 600 à 800 UI pour les adultes, avec une limite maximale fixée à 4000 UI pour éviter ces effets secondaires.

Ampoule buvable de vitamine D posée sur une table en bois, éclairée par une lumière naturelle.
Ampoule mensuelle de supplementation en Vit D

Qui a réellement besoin de suppléments en vitamine D ?

Bien que la supplémentation systématique ne soit pas recommandée pour la population générale, certaines personnes peuvent en bénéficier :

  1. Les personnes âgées : avec l’âge, la peau devient moins efficace pour synthétiser la vitamine D à partir du soleil.
  2. Les personnes vivant dans des régions à faible ensoleillement : en hiver ou dans les pays nordiques, la production cutanée de vitamine D est fortement réduite.
  3. Les individus ayant des maladies affectant l’absorption des nutriments : maladies inflammatoires de l’intestin, maladies rénales chroniques, chirurgie bariatrique.
  4. Les personnes à la peau foncée : la mélanine réduit la capacité de la peau à produire de la vitamine D sous l’effet des UVB.
  5. Les femmes enceintes et allaitantes : un suivi médical est recommandé pour éviter une carence.

Dans ces cas, un dosage sanguin peut être pertinent pour adapter la supplémentation de manière ciblée.

Quelle alternative à la supplémentation ?

Si vous souhaitez éviter les suppléments, vous pouvez privilégier des sources naturelles de vitamine D :

  • Poissons gras : saumon, maquereau, sardines, hareng.
  • Produits laitiers et boissons végétales enrichis en vitamine D.
  • Œufs et foie de morue.
  • Champignons (notamment les shiitakés et les champignons exposés aux UV).
  • Exposition au soleil : 10 à 30 minutes par jour en fonction de votre type de peau et de l’ensoleillement.

Un mode de vie équilibré, combinant une alimentation riche en vitamine D et une exposition modérée au soleil, suffit dans la majorité des cas à éviter une carence.

Conclusion : faut-il prendre de la vitamine D en complément ?

Les preuves scientifiques actuelles indiquent que la supplémentation en vitamine D n’est pas nécessaire pour la majorité des adultes en bonne santé. Les grandes études, dont celles du JAMA et les analyses de Medscape, montrent que la prise de suppléments ne réduit pas significativement les risques de maladies cardiovasculaires, de cancer ou de fractures osseuses.

En revanche, certaines populations spécifiques (personnes âgées, individus souffrant d’ostéoporose ou ayant une faible exposition solaire) peuvent bénéficier d’une supplémentation sous supervision médicale. Dans tous les cas, il est préférable de privilégier une approche individualisée et d’adopter des sources naturelles de vitamine D avant de se tourner vers des compléments.

En résumé : consultez votre médecin avant de prendre de la vitamine D en supplément !

Bibliographie

  • US Preventive Services Task Force. Screening for Vitamin D Deficiency in Adults: US Preventive Services Task Force Recommendation Statement. JAMA. 2021. Lien
  • Medscape. Vitamin D: Save Your Money. Lien
  • Institute of Medicine. Dietary Reference Intakes for Calcium and Vitamin D. National Academies Press.

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