Sevrage des anxiolytiques : Pourquoi et comment arrêter le Lexomil et autres benzodiazépines ?
Les anxiolytiques, ces médicaments souvent prescrits pour soulager l’anxiété ou aider à trouver le sommeil, sont largement présents dans nos vies et nos pharmacies. Des noms comme Lexomil®, Xanax® ou Temesta® sont devenus familiers.
Si leur utilité est réelle dans des situations aiguës et sur une courte durée, leur usage prolongé est une source de préoccupation majeure pour les autorités de santé. Récemment, en avril 2025, l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM) a tiré la sonnette d’alarme avec une campagne nationale visant à sensibiliser sur le mésusage de ces molécules, en particulier les benzodiazépines, consommées par plus de 9 millions de Français en 2024.
Le constat est sans appel : la France figure parmi les plus gros consommateurs européens, et surtout, une part très importante des traitements dépasse largement les durées recommandées.
Près de 40% des patients, soit 3,6 millions de personnes, prennent ces médicaments sur des périodes trop longues. Cette situation les expose à des risques non négligeables de dépendance, d’effets secondaires accrus (troubles de la mémoire, chutes, somnolence) et à des difficultés importantes lorsqu’ils souhaitent arrêter.
Face à cet enjeu de santé publique et aux nombreuses questions que suscite l’arrêt de ces traitements, cet article se propose de faire le point sur le sevrage des anxiolytiques, avec un éclairage particulier sur le Lexomil® (bromazépam), l’un des plus prescrits.
Pourquoi est-il si important d’envisager un sevrage ? Quels sont les risques d’un usage au long cours ? Et surtout, comment aborder concrètement l’arrêt de ces médicaments, étape par étape, en toute sécurité et avec le soutien nécessaire ? Nous nous appuierons sur les recommandations officielles les plus récentes et les données scientifiques disponibles pour vous guider.

Points Clés
- Usage répandu mais risqué : Les anxiolytiques (Lexomil®, Xanax®…) et hypnotiques (Stilnox®, Imovane®) sont très utilisés en France (9 millions de personnes en 2024), mais souvent sur des durées trop longues (40% des cas).
- Durées maximales strictes : La prescription ne doit pas dépasser 12 semaines pour l’anxiété et 4 semaines pour l’insomnie, période de sevrage incluse.
- Risques de l’usage prolongé : Dépendance physique et psychique, tolérance (besoin d’augmenter les doses), troubles cognitifs (mémoire, concentration), somnolence, risque accru de chutes (surtout chez les âgés) et d’accidents.
- Sevrage indispensable et progressif : L’arrêt brutal est dangereux (syndrome de sevrage). Le sevrage doit TOUJOURS être planifié avec un médecin et se faire par réduction très lente des doses (paliers de 10-25% toutes les 1 à 4 semaines, voire plus lentement).
- Accompagnement médical crucial : Le médecin adapte le schéma de sevrage, surveille les symptômes, et peut proposer un passage transitoire à une molécule à demi-vie longue.
- Alternatives non médicamenteuses : Les Thérapies Comportementales et Cognitives (TCC) sont très efficaces. Les techniques de relaxation (méditation, sophrologie, cohérence cardiaque), une bonne hygiène de vie (sommeil, alimentation, activité physique) et le soutien social sont essentiels pour réussir le sevrage et prévenir les rechutes.
- Parlez-en à votre médecin : Si vous prenez ces médicaments depuis longtemps, discutez avec votre médecin de la possibilité et des modalités d’un arrêt progressif.
Les dangers de l’usage prolongé et l’importance du sevrage
Si les benzodiazépines comme le Lexomil® peuvent apporter un soulagement temporaire bienvenu face à une anxiété invalidante ou une insomnie passagère, leur utilisation ne doit jamais être banalisée, et surtout, elle doit rester limitée dans le temps. Les autorités de santé françaises, notamment la Haute Autorité de Santé (HAS) et l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM), sont unanimes et multiplient les messages d’alerte : l’usage prolongé des anxiolytiques et hypnotiques présente des risques significatifs qui rendent impératif le respect des durées de prescription recommandées et l’organisation d’un sevrage anxiolytiques encadré lorsque ces durées sont dépassées.
Des recommandations claires mais insuffisamment respectées
Les règles de bon usage sont pourtant claires et établies de longue date. Pour le traitement symptomatique des manifestations anxieuses sévères et/ou invalidantes, la durée de prescription des benzodiazépines anxiolytiques ne devrait pas excéder 12 semaines (soit environ 3 mois), période de diminution progressive de la dose (sevrage) incluse.
Pour les troubles sévères du sommeil, la durée est encore plus courte : elle ne devrait pas dépasser 4 semaines (soit moins d’un mois), sevrage inclus. Pour certains hypnotiques apparentés comme le zolpidem (Stilnox®) ou la zopiclone (Imovane®), la durée est même limitée à quelques jours dans certains cas.
Malheureusement, comme l’a souligné la récente campagne de l’ANSM en avril 2025, ces recommandations sont loin d’être toujours suivies. Le constat est alarmant : environ 40% des patients traités par benzodiazépines en France, soit 3,6 millions de personnes, le sont sur des durées trop longues, non conformes à ces règles de bon usage. Cette situation expose inutilement ces patients à une série de risques qui s’accumulent et s’intensifient avec le temps.
Les risques insidieux de la dépendance
Le risque le plus connu et le plus redouté est celui de la dépendance. Les benzodiazépines agissent sur le système nerveux central en augmentant l’effet du GABA, un neurotransmetteur qui freine l’activité cérébrale. Cette action procure l’effet relaxant et sédatif recherché.
Cependant, le cerveau s’adapte progressivement à la présence constante du médicament. Il devient moins sensible à son action (c’est la tolérance, qui pousse parfois à augmenter les doses pour obtenir le même effet). Finalement, le cerveau peut avoir besoin du médicament pour fonctionner normalement (c’est la dépendance physique). S’ajoute souvent une dépendance psychique, où le patient craint de ne pas pouvoir faire face à l’anxiété ou à l’insomnie sans le médicament.

Syndrome de sevrage
Cette dépendance rend l’arrêt brutal extrêmement difficile, voire dangereux. Le corps réagit violemment à l’absence soudaine de la substance, provoquant un syndrome de sevrage potentiellement sévère : rebond d’anxiété et d’insomnie (souvent pire qu’avant le traitement), irritabilité, agitation, maux de tête, douleurs musculaires, tremblements, sueurs, troubles digestifs, voire dans les cas les plus graves, confusion, hallucinations ou convulsions. C’est pourquoi un arrêt doit impérativement être progressif et accompagné par un professionnel de santé.
Au-delà de la dépendance : effets secondaires et autres risques de l’usage chronique
La dépendance n’est pas le seul danger qui guette les utilisateurs au long cours.
L’usage prolongé de benzodiazépines est associé à d’autres effets indésirables qui peuvent altérer significativement la qualité de vie et la sécurité :
- Troubles cognitifs : Des difficultés de concentration, des problèmes de mémoire (notamment l’amnésie antérograde, c’est-à-dire la difficulté à enregistrer de nouvelles informations), et un ralentissement général des fonctions cognitives sont fréquemment rapportés. Ces effets peuvent être particulièrement préoccupants chez les personnes actives professionnellement ou intellectuellement.
- Somnolence diurne et baisse de vigilance : Même pris le soir, l’effet sédatif peut persister pendant la journée, entraînant une somnolence, une diminution des réflexes et une baisse de la vigilance. Cela augmente considérablement le risque d’accidents, que ce soit au volant (le risque d’accident de la route est augmenté de 60 à 80%, et bien plus si associé à l’alcool), au travail ou domestiques.
- Risque de chutes : Particulièrement chez les personnes âgées, les benzodiazépines peuvent provoquer des troubles de l’équilibre et de la coordination musculaire, augmentant significativement le risque de chutes. Les conséquences de ces chutes peuvent être graves (fractures, notamment du col du fémur, traumatismes crâniens), entraînant une perte d’autonomie et une augmentation de la mortalité.
- Effets paradoxaux : Chez certaines personnes, notamment les enfants et les personnes âgées, les benzodiazépines peuvent paradoxalement entraîner une augmentation de l’agressivité, de l’agitation, de l’irritabilité ou des comportements désinhibés.
- Dépression : Un usage chronique peut parfois masquer ou même induire des symptômes dépressifs.
- Interaction avec d’autres substances : L’association avec l’alcool ou d’autres médicaments sédatifs (certains antidouleurs, autres psychotropes) majore dangereusement les effets sédatifs et le risque de dépression respiratoire.
- Risque potentiel de démence ? Bien que le lien de causalité direct soit encore débattu et complexifié par le fait que l’anxiété et l’insomnie peuvent être des symptômes précoces de démence (biais protopathique), plusieurs études épidémiologiques ont suggéré une association entre une consommation prolongée de benzodiazépines et un risque accru de développer une démence de type Alzheimer. Par précaution, cet élément renforce la nécessité de limiter l’exposition à ces médicaments.
Face à cette accumulation de risques, l’importance d’évaluer régulièrement la nécessité de poursuivre le traitement et d’organiser un sevrage lorsque cela est possible et indiqué devient évidente. Il ne s’agit pas de diaboliser ces médicaments, qui ont leur place dans des indications précises et sur une durée limitée, mais de prendre conscience des dangers liés à leur banalisation et à leur usage chronique non justifié.

Les modalités pratiques du sevrage des anxiolytiques
La décision d’arrêter un traitement anxiolytique ou hypnotique de type benzodiazépine, surtout après une utilisation prolongée, ne doit jamais être prise à la légère ni de manière isolée. Comme nous l’avons vu, l’arrêt brutal expose à des risques importants liés au syndrome de sevrage.
La clé d’un arrêt réussi et sécurisé réside dans une approche progressive, planifiée et impérativement accompagnée par un professionnel de santé, le plus souvent le médecin traitant qui a initié la prescription.
L’indispensable accompagnement médical
La première étape, avant même d’envisager une réduction des doses, est d’en parler ouvertement avec son médecin.
C’est lui qui pourra évaluer la situation globale du patient : la raison initiale de la prescription, la durée du traitement, la dose actuelle, l’existence d’éventuels autres problèmes de santé ou traitements en cours, et le niveau de dépendance potentiel.
Cette discussion permettra de confirmer si le moment est opportun pour un sevrage et d’établir une stratégie personnalisée.
Le médecin joue un rôle crucial tout au long du processus pour :
- Établir un calendrier de réduction progressive : Il n’existe pas de schéma unique, le rythme de diminution doit être adapté à chaque patient, en fonction de la molécule, de la dose initiale, de la durée du traitement et de la réaction individuelle du patient. L’objectif est de réduire très lentement les doses pour permettre au cerveau de se réadapter progressivement à l’absence du médicament.
- Adapter le traitement si nécessaire : Parfois, le médecin peut proposer de passer à une benzodiazépine à demi-vie plus longue (comme le diazépam) avant de commencer la diminution, car cela permet un sevrage souvent plus doux avec moins de fluctuations des concentrations dans le sang entre les prises.
- Prescrire des formes adaptées : L’utilisation de formes en gouttes ou de comprimés sécables peut faciliter la réduction très progressive des doses, par paliers parfois très faibles.
- Surveiller l’apparition de symptômes de sevrage : Des consultations régulières permettent de suivre l’évolution, d’identifier d’éventuels symptômes de sevrage et d’ajuster le rythme de diminution si nécessaire. Il ne faut pas hésiter à recontacter son médecin si des difficultés apparaissent entre deux rendez-vous.
- Proposer un soutien psychologique : Le sevrage peut être une période difficile, où l’anxiété ou l’insomnie initiales peuvent resurgir temporairement. Un soutien psychologique (thérapie cognitivo-comportementale – TCC, relaxation, sophrologie, etc.) peut être extrêmement utile pour apprendre à gérer ces symptômes sans recourir immédiatement au médicament.
- Rassurer et motiver le patient : L’accompagnement médical est aussi un soutien moral essentiel pour maintenir la motivation du patient tout au long d’un processus qui peut être long.

La règle d’or : la progressivité pour éviter les symptômes de sevrage
La diminution doit être très lente et progressive. C’est la règle d’or pour un sevrage réussi et confortable.
La Haute Autorité de Santé (HAS) recommande souvent une réduction de la dose par paliers. Cela implique de diminuer la dose quotidienne de 10% à 25% toutes les 1 à 4 semaines, en fonction de la tolérance du patient. Pour les traitements très longs ou à doses élevées, la réduction peut nécessiter d’être encore plus lente, particulièrement vers la fin du processus de sevrage.
Prenons l’exemple du sevrage Lexomil® (bromazépam), qui se présente souvent en comprimés quadrisécables de 6 mg. Un patient prenant 1 comprimé par jour (6 mg) pourrait, en accord avec son médecin, passer à 3/4 de comprimé (4,5 mg) pendant 2 à 4 semaines, puis à 1/2 comprimé (3 mg) pendant 2 à 4 semaines, puis à 1/4 de comprimé (1,5 mg) pendant 2 à 4 semaines, avant d’arrêter complètement ou de passer à 1/4 un jour sur deux si nécessaire.
Ce n’est qu’un exemple, et le schéma précis doit être défini par le médecin.
Il est crucial de ne pas vouloir aller trop vite. Si des symptômes de sevrage importants apparaissent, il faut parfois revenir temporairement au palier précédent avant de reprendre la diminution plus lentement.
La durée totale du sevrage peut ainsi varier de quelques semaines à plusieurs mois, voire plus d’un an dans certains cas complexes.
DCI | Noms commerciaux | Degré de dépendance | Durée d’action |
---|---|---|---|
Alprazolam | Xanax®, Alprazolam Zentiva®, Alprazolam Biogaran® | Élevé | Courte (6–12 h) |
Bromazépam | Lexomil® | Élevé | Intermédiaire (12–20 h) |
Clorazépate dipotassique | Tranxène® | Moyen à élevé | Longue (30–100 h) |
Clonazépam | Rivotril® | Élevé | Longue (18–50 h) |
Diazépam | Valium® | Moyen à élevé | Très longue (30–100 h) |
Lorazépam | Temesta® | Élevé | Intermédiaire (10–20 h) |
Oxazépam | Seresta® | Moyen | Courte à intermédiaire (5–15 h) |
Prazépam | Lysanxia® | Moyen | Longue (30–100 h) |
Nordazépam | Nordaz®, Calmday® | Moyen | Très longue (36–200 h) |
Etifoxine | Stresam® | Faible | Intermédiaire (6–12 h) |
Gérer les difficultés et prévenir les rechutes
Le sevrage n’est pas toujours un long fleuve tranquille. Il est fréquent de ressentir une certaine anxiété, des troubles du sommeil ou d’autres symptômes liés au sevrage, particulièrement lors des paliers de réduction.
Il est alors important de ne pas interpréter systématiquement ces symptômes comme un échec. Ce n’est pas nécessairement un retour de la maladie initiale qui nécessiterait la reprise du traitement à pleine dose.
C’est là que les stratégies non médicamenteuses prennent tout leur sens :
- Hygiène de vie : Une bonne hygiène de sommeil (horaires réguliers, éviter les écrans avant de dormir, environnement calme), une alimentation équilibrée, et la pratique régulière d’une activité physique adaptée sont des alliées précieuses.
- Techniques de relaxation : La méditation, la sophrologie, le yoga, la cohérence cardiaque peuvent aider à gérer l’anxiété et le stress.
- Thérapies comportementales et cognitives (TCC) : Elles sont particulièrement efficaces pour apprendre à identifier et modifier les pensées et comportements qui entretiennent l’anxiété ou l’insomnie, et pour développer des stratégies d’adaptation sans médicament.
- Soutien de l’entourage : Parler de ses difficultés à ses proches peut apporter un soutien moral important.
- Groupes de parole ou associations : Échanger avec d’autres personnes vivant ou ayant vécu la même expérience peut être très aidant.
Le sevrage des anxiolytiques est un processus exigeant mais réalisable. Avec une bonne planification, un accompagnement médical étroit, une réduction très progressive et le recours à des stratégies de soutien, il est tout à fait possible de se libérer de la dépendance et de retrouver un équilibre sans ces médicaments.

Les alternatives et le soutien pour réussir son sevrage
Réussir à se sevrer des benzodiazépines ne se résume pas uniquement à diminuer progressivement les doses.
C’est aussi, et peut-être surtout, l’occasion d’apprendre ou de réapprendre à gérer l’anxiété ou les troubles du sommeil par d’autres moyens. L’objectif n’est pas simplement d’arrêter un médicament, mais de retrouver un bien-être durable sans dépendre d’une béquille chimique dont l’usage prolongé s’avère délétère.
Heureusement, de nombreuses alternatives non médicamenteuses ont prouvé leur efficacité. Elles peuvent être mobilisées pendant et après le sevrage, avec le soutien de professionnels adaptés.
Les Thérapies Comportementales et Cognitives (TCC) en première ligne
Parmi les approches psychothérapeutiques, les TCC sont particulièrement recommandées. Elles sont reconnues pour leur efficacité dans la prise en charge de l’anxiété et de l’insomnie.
Par conséquent, elles constituent un soutien majeur lors du sevrage des benzodiazépines. Ces thérapies brèves et structurées visent à aider le patient à :
- Identifier les pensées dysfonctionnelles : Repérer les schémas de pensée négatifs, les croyances erronées ou les anticipations anxieuses qui alimentent l’anxiété ou perturbent le sommeil.
- Modifier ces pensées : Apprendre à restructurer ces pensées, à les remplacer par des interprétations plus réalistes et adaptées.
- Changer les comportements problématiques : Identifier les comportements d’évitement (liés à l’anxiété) ou les mauvaises habitudes (liées au sommeil) et mettre en place de nouveaux comportements plus bénéfiques.
- Développer des stratégies d’adaptation : Acquérir des outils concrets pour faire face aux situations stressantes ou aux difficultés d’endormissement sans recourir au médicament.
Les TCC peuvent être menées en individuel ou en groupe, avec un psychologue ou un psychiatre formé à cette approche.
Elles sont souvent considérées comme le traitement de choix à long terme pour les troubles anxieux et l’insomnie chronique. En effet, elles s’attaquent aux racines du problème plutôt qu’à masquer les symptômes.
Les techniques de relaxation et de gestion du stress
Apprendre à se détendre physiquement et mentalement est fondamental pour contrer l’anxiété et favoriser un bon sommeil.
Plusieurs techniques peuvent être explorées, souvent complémentaires aux TCC :
- La relaxation progressive de Jacobson : Elle consiste à contracter puis relâcher différents groupes musculaires pour prendre conscience des tensions et apprendre à les dissiper.
- L’entraînement autogène de Schultz : Basé sur l’auto-suggestion, il vise à induire une sensation de lourdeur et de chaleur dans le corps pour atteindre un état de relaxation profonde.
- La méditation de pleine conscience (Mindfulness) : Elle apprend à porter son attention sur le moment présent, sans jugement, en observant ses pensées, ses émotions et ses sensations corporelles. Cela permet de prendre du recul par rapport aux ruminations anxieuses et d’apaiser le mental.
- La cohérence cardiaque : C’est une technique de respiration contrôlée (typiquement 6 respirations par minute pendant 5 minutes, 3 fois par jour) qui permet de réguler le rythme cardiaque et d’équilibrer le système nerveux autonome, réduisant ainsi rapidement le niveau de stress.
- La sophrologie : Elle combine des exercices de respiration, de décontraction musculaire et de visualisation positive pour harmoniser le corps et l’esprit.
- Le yoga : Certaines formes de yoga doux (comme le Hatha yoga ou le Yin yoga) intègrent postures, respiration et méditation pour réduire le stress et améliorer la flexibilité et le bien-être général.
Ces techniques demandent un apprentissage et une pratique régulière pour être pleinement efficaces. Elles peuvent être apprises via des livres, des applications, des vidéos, ou idéalement, avec un professionnel qualifié.
L’importance cruciale de l’hygiène de vie
Des habitudes de vie saines constituent le socle indispensable pour gérer l’anxiété et le sommeil, et donc pour soutenir le processus de sevrage :
- Activité physique régulière : Le sport est un anxiolytique et un antidépresseur naturel. Pratiquer une activité modérée (marche rapide, vélo, natation…) plusieurs fois par semaine aide à évacuer les tensions, améliore l’humeur et régule le sommeil. Attention cependant à éviter une activité intense juste avant le coucher.
- Alimentation équilibrée : Éviter les excitants (café, thé, sodas, alcool, tabac), surtout en fin de journée. Privilégier une alimentation riche en fruits, légumes, céréales complètes et oméga-3. Dîner léger et quelques heures avant le coucher.
- Hygiène de sommeil rigoureuse : Se coucher et se lever à des heures régulières, même le week-end. Créer un environnement propice au sommeil (chambre calme, sombre, fraîche). Éviter les écrans (téléphone, tablette, ordinateur) au moins une heure avant le coucher (la lumière bleue perturbe la production de mélatonine). Réserver le lit au sommeil et à l’intimité (ne pas y travailler, manger ou regarder la télévision). Si le sommeil ne vient pas au bout de 20-30 minutes, se lever et faire une activité calme jusqu’à ce que l’envie de dormir revienne.
Le soutien social et les groupes d’entraide
Le sevrage peut être une épreuve solitaire. Ne pas hésiter à solliciter le soutien de son entourage (famille, amis) en expliquant sa démarche et ses éventuelles difficultés. Parler, se sentir compris et encouragé est précieux.
Des groupes de parole ou des associations de patients peuvent également offrir un espace d’écoute et de partage d’expériences avec des personnes confrontées aux mêmes défis. Savoir que l’on n’est pas seul et bénéficier des conseils de ceux qui sont passés par là peut être une source importante de motivation et de réconfort.
En combinant l’accompagnement médical indispensable pour la diminution progressive, le soutien psychologique (notamment les TCC), l’apprentissage de techniques de relaxation et l’adoption d’une bonne hygiène de vie, le sevrage des anxiolytiques devient un projet réaliste et bénéfique pour retrouver une meilleure santé physique et mentale à long terme.
Conclusion
L’utilisation des anxiolytiques et hypnotiques de la famille des benzodiazépines, comme le Lexomil®, le Xanax® ou le Stilnox®, répond à un besoin réel. Ils peuvent soulager des états d’anxiété aiguë ou des insomnies sévères et transitoires.
Cependant, leur efficacité immédiate ne doit pas masquer les risques importants liés à un usage prolongé, notamment la dépendance. Comme l’a rappelé avec force la récente campagne de l’ANSM, des millions de Français restent sous traitement bien au-delà des durées maximales recommandées. Ils s’exposent ainsi à des effets secondaires délétères et à des difficultés majeures lors de l’arrêt.
Le sevrage anxiolytiques est non seulement possible, mais il est souhaitable pour retrouver une meilleure santé et une autonomie face à l’anxiété ou aux troubles du sommeil. La clé du succès réside dans une démarche volontaire, accompagnée par un professionnel de santé, et basée sur une réduction très progressive des doses. Il n’y a pas de solution miracle ni de calendrier unique ; la patience, l’écoute de son corps et l’adaptation du rythme de diminution sont essentielles.
Au-delà de la simple diminution pharmacologique, le sevrage est une opportunité de développer de nouvelles stratégies pour gérer les difficultés sous-jacentes. Les thérapies comportementales et cognitives, les techniques de relaxation, une bonne hygiène de vie et le soutien de l’entourage constituent des piliers fondamentaux pour réussir cette transition et prévenir les rechutes.
Apprendre à apprivoiser son anxiété et à favoriser naturellement le sommeil demande du temps et des efforts, mais les bénéfices en termes de bien-être et de liberté retrouvée sont considérables.
Si vous êtes sous traitement anxiolytique ou hypnotique depuis plusieurs semaines ou mois, n’hésitez pas à aborder la question de l’arrêt avec votre médecin. Ensemble, vous pourrez évaluer la balance bénéfice/risque de la poursuite du traitement et, le cas échéant, planifier un sevrage adapté et sécurisé. C’est un pas important vers une meilleure gestion de votre santé à long terme.
Note : Cet article a été rédigé avec l’aide de l’intelligence artificielle, notamment pour l’assistance à la rédaction et à l’illustration.
Le contenu a été soigneusement relu, validé et complété par l’auteur pour garantir sa fiabilité et sa pertinence.
Bibliographie / Références
- Haute Autorité de Santé (HAS). Arrêt des benzodiazépines et médicaments apparentés : démarche du médecin traitant en ambulatoire. Fiche Mémo. Mai 2018. Disponible sur : https://www.has-sante.fr/jcms/c_2038262/fr/arret-des-benzodiazepines-et-medicaments-apparentes-demarche-du-medecin-traitant-en-ambulatoire
- Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé (ANSM). L’ANSM lance une campagne de sensibilisation au bon usage des médicaments dans le traitement de l’anxiété et de l’insomnie. Actualité. 10 Avril 2025. https://ansm.sante.fr/actualites/lansm-lance-une-campagne-de-sensibilisation-au-bon-usage-des-medicaments-dans-le-traitement-de-lanxiete-et-de-linsomnie
- Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé (ANSM). État des lieux de la consommation des benzodiazépines en France. Rapport. Avril 2017. [Consulté le 29/04/2025]. https://archive.ansm.sante.fr/content/download/103771/1314799/version/4/file/ANSM_Rapport_Benzo_2017-2.pdf
- Raulin, Nathalie. Xanax, Lexomil, Temesta : «3,6 millions de Français en prennent sur des durées trop longues». Libération. 10 Avril 2025. Disponible sur : https://www.liberation.fr/societe/sante/xanax-lexomil-temesta-36-millions-de-francais-en-prennent-sur-des-durees-trop-longues-20250410_UH5WH4B365B3JAF35DHONGDUJQ/
- Vidal. Gamme de médicaments LEXOMIL https://www.vidal.fr/medicaments/gammes/lexomil-5524.html
- Medscape France. Benzodiazépines : l’ANSM lance une campagne pour lutter contre le mésusage. https://francais.medscape.com/voirarticle/3612757
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