Femme examinant un grain de beauté suspect sur son bras.

DermaSensor : nouvel outil IA pour détecter les cancers de la peau

DermaSensor : nouvel outil IA pour détecter les cancers de la peau

La FDA a donné son accord pour le Dermasensor en se basant sur une étude clinique pivot (Une étude pivot est une étude très sérieuse, de référence). Cette étude impliquait plus de 1000 patients et a démontré la haute précision du dispositif dans l’évaluation des lésions cutanées suspectes. La technologie de spectroscopie assistée par l’intelligence artificielle du Dermasensor a été un élément clé dans cette approbation, offrant une méthode non invasive et rapide pour aider au diagnostic du cancer de la peau. Ce dispositif est destiné à être utilisé par les médecins de soins primaires aux états unis, soit nos médecins généralistes ici en France, ce qui favorise un meilleur accès aux soins pour les patients.

Les recherches sur le Dermasensor par DermaSensor Inc. ont débuté il y a environ 12 ans, impliquant des investissements considérables en temps et en ressources. La société a commencé l’inscription des patients pour l’étude pivotale de la FDA mi-2020. Le premier rendez-vous préalable à la soumission à la FDA a eu lieu en 2016, soulignant une période de développement intense et de collaboration avec la FDA. Au cours de la dernière décennie, la société a mené 13 études cliniques, dont six ont fourni le soutien principal pour l’approbation de la FDA.

Quels sont les résultats ?

L’étude a montré que l’appareil avait

  • une sensibilité de 96 % pour tous les 224 cancers de la peau étudiés.
  • En cas de résultat négatif, il y avait 97 % de chances que la lésion soit bénigne pour tous les types de cancers de la peau.

De plus, dans une étude complémentaire sur l’utilité clinique avec 108 médecins, l’utilisation du dispositif Dermasensor a réduit de moitié le nombre de cancers de la peau non détectés, passant de 18 % à seulement 9 %. Cela a augmenté la précision et la confiance des médecins dans l’évaluation des lésions cancéreuses.

En quoi consiste cet appareil ?

Le Dermasensor fonctionne grâce à la Spectroscopie de Dispersion Élastique (ESS), une technologie qui analyse comment les photons se dispersent lorsqu’ils sont réfléchis par différentes structures cellulaires. Les lésions malignes diffusent la lumière différemment des lésions bénignes. Le dispositif utilise un capteur qui réfléchit et enregistre de brèves rafales de lumière sur le contenu cellulaire et sub-cellulaire de la lésion. Le dispositif analyse ensuite ces données pour aider les médecins à évaluer les lésions cutanées et à décider si une référence spécialisée est nécessaire. Pour plus de détails, veuillez visiter leur site web : DermaSensor.

Appareil portatif DermaSensor utilisé pour l'évaluation des lésions cutanées
Utilisation du dispositif DermaSensor© pour une évaluation rapide des lésions suspectes.

Cancer de la peau : quels sont les plus fréquents ?

Les cancers de la peau ne donnent pas de symptômes généraux en début d’évolution, et c’est le plus souvent une découverte liée à l’observation de la peau, sur le corps entier. Les cancers peuvent prendre des formes différentes et le diagnostic n’est pas forcément simple à l’examen direct. Les tumeurs restent longtemps locales et d’un traitement facile si elles sont découvertes à temps, d’ou l’intérêt du dépistage.

Mélanome

Définition et type anatomopathologique :

Le mélanome est un type de cancer de la peau qui se développe à partir des mélanocytes, des cellules responsables de la production de mélanine, pigment donnant la couleur à la peau. Il existe plusieurs sous-types de mélanome, dont les plus courants sont le mélanome superficiel étendu, le mélanome nodulaire, le mélanome lentigo malin et le mélanome acral lentigineux.

Circonstances de découverte :

Le mélanome est souvent découvert suite à la modification d’un grain de beauté ou l’apparition d’une nouvelle lésion cutanée voir ci-dessous).

Évolution et pronostic :

Le mélanome est connu pour sa capacité à métastaser précocement. Le pronostic dépend largement du stade de découverte. Les mélanomes détectés tôt ont généralement un bon pronostic, alors que les mélanomes avancés ou métastatiques présentent des défis significatifs en termes de traitement et ont un pronostic moins favorable.

Image histologique d'un mélanome au stade épithélial
Micrographie d’une biopsie de mélanome, montrant des mélanocytes anormaux dans l’épiderme.

Traitements :

Il est important de parler du traitement préventif, avec l’exposition au soleil et aux rayons UV qui doit être limité. Le traitement de base du mélanome est l’excision chirurgicale de la lésion. Pour les stades avancés, d’autres options thérapeutiques incluent l’immunothérapie, la thérapie ciblée, la chimiothérapie et la radiothérapie. Le choix du traitement dépend du stade de la maladie et de la santé générale du patient. La prise en charge et de mieux en mieux maitrisée avec de bons résultats.

Quand s’inquiéter des grains de beauté ?

Il est important de surveiller régulièrement vos grains de beauté pour détecter tout changement qui pourrait indiquer un mélanome ou un autre type de cancer de la peau. Voici les signes qui devraient vous inciter à consulter un professionnel de la santé :

A pour Asymétrie : Un grain de beauté sain est souvent symétrique. Si vous tracez une ligne au milieu et que les deux moitiés ne correspondent pas, cela pourrait être préoccupant.

B pour Bordure : Les bords irréguliers, flous ou dentelés d’un grain de beauté peuvent être un signe d’alerte.

C pour Couleur : Une couleur non uniforme ou la présence de plusieurs couleurs (brun, noir, rose, blanc, rouge) au sein d’un même grain de beauté est suspecte.

D pour Diamètre : Un grain de beauté qui change de taille ou qui est plus grand que la gomme d’un crayon (environ 6 mm) mérite une attention particulière.

E pour Évolution : Tout changement dans la taille, la forme, la couleur ou la texture, ou tout nouveau symptôme comme des saignements, des démangeaisons ou une croute, peut être un signal d’alarme.

Autres signes :

  • Un grain de beauté qui devient douloureux ou sensible au toucher.
  • Un grain de beauté qui commence à saigner ou à sécréter un liquide.
  • Une lésion qui ne guérit pas.

Si vous observez l’un de ces signes, il est conseillé de consulter un dermatologue pour une évaluation complète. La détection précoce du mélanome et d’autres cancers de la peau est cruciale pour un traitement réussi.

 

Lésion cutanée érodée indiquant un cancer basocellulaire
Cancer basocellulaire avec centre érodé et bordure perlée.

Carcinome Basocellulaire

Définition et type anatomopathologique :

Le carcinome basocellulaire (CBC) est le type le plus fréquent de cancer de la peau. Il prend naissance dans les cellules basales, situées dans la couche la plus basse de l’épiderme. Il se développe lentement et est rarement métastatique. Il existe plusieurs sous-types de CBC, notamment le nodulaire, le superficiel, le morpheiforme, et le pigmenté.

Circonstances de découverte :

Le CBC est souvent découvert sous forme d’une lésion cutanée qui ne guérit pas, comme une bosse ou une éruption cutanée rouge, une plaie qui saigne ou forme une croûte. Ces lésions apparaissent généralement dans les zones exposées au soleil, comme la tête, le visage et le cou.

Évolution et pronostic :

Bien que le CBC ait un faible potentiel de métastase, il peut causer des dommages locaux significatifs s’il n’est pas traité. Le pronostic est généralement excellent, surtout lorsqu’il est détecté et traité précocement. Cependant, les personnes ayant eu un CBC sont à risque plus élevé d’en développer de nouveaux.

Traitements :

Les options de traitement du CBC comprennent l’excision chirurgicale, la cryothérapie, la thérapie photodynamique, et les crèmes topiques comme l’imiquimod ou le 5-fluorouracile. Pour les CBC avancés ou récurrents, des thérapies ciblées ou la radiothérapie peuvent être envisagées. Le choix du traitement dépend de la taille, de l’emplacement, et du sous-type de la tumeur.

Carcinome épidermoïde présentant une croissance excessive de tissu sur la peau.
Carcinome épidermoïde se manifestant par une lésion cutanée squameuse et crouteuse typique.

Carcinome épidermoïde

Définition et type anatomopathologique :

Le carcinome épidermoïde, aussi connu sous le nom de carcinome spinocellulaire, est un type de cancer de la peau qui se développe à partir des cellules épidermiques. Il peut également se former sur les muqueuses ou dans d’autres tissus. Ce cancer est généralement plus agressif que le carcinome basocellulaire et peut métastaser, en particulier dans les cas avancés.

Circonstances de découverte :

Le carcinome épidermoïde se présente souvent sous forme de lésions cutanées rugueuses, squameuses ou crouteuses, qui peuvent saigner facilement. Ces lésions peuvent apparaître sur des zones de la peau endommagées par le soleil, mais aussi sur les cicatrices, les ulcères chroniques, ou les zones précédemment irradiées.

Évolution et pronostic :

Bien que le risque de métastase soit plus élevé que pour le carcinome basocellulaire, le pronostic reste favorable si le cancer est détecté et traité à un stade précoce. Cependant, les carcinomes épidermoïdes avancés ou métastatiques nécessitent des traitements plus agressifs et présentent un pronostic plus réservé.

Traitements :

L’excision chirurgicale est le traitement de première intention. Pour les cas plus complexes ou avancés, la radiothérapie, la chimiothérapie, et les thérapies ciblées peuvent être envisagées. Des traitements topiques ou la cryothérapie peuvent être utilisés pour des lésions superficielles ou dans des situations où la chirurgie n’est pas possible.

Quel est l’enjeu de santé publique pour les cancers de la peau ?

Les cancers de la peau, y compris les mélanomes, les carcinomes basocellulaires et les carcinomes épidermoïdes, constituent une préoccupation majeure de santé publique en France. Ces cancers pourraient être les plus fréquents dans le pays. Ils sont attribuables dans plus de 85% des cas à une exposition excessive aux ultraviolets (UV) naturels ou artificiels, ce qui souligne l’importance de la prévention et de l’exposition raisonnée au soleil en particulier chez les enfants et les femmes. Chaque année, entre 141 200 et 243 500 cas de cancers de la peau sont diagnostiqués en France​​.

Parmi eux, le mélanome est particulièrement notable en raison de sa fréquence, de sa létalité et de son augmentation au cours des deux dernières décennies. Il représente un problème important de santé publique en France, ce qui met en lumière l’importance de la surveillance épidémiologique et des politiques de prévention​​.

Ces chiffres et faits soulignent la nécessité d’une détection précoce et d’une sensibilisation accrue à la prévention des cancers de la peau, notamment en termes d’exposition aux UV et de comportements de protection solaire.

les carcinomes cutanés, dont le carcinome basocellulaire et le carcinome épidermoïde, sont parmi les cancers les plus fréquents en France, représentant 90 % des cancers de la peau. Le nombre de nouveaux cas de cancers de la peau a plus que triplé entre 1990 et 2023. Les carcinomes basocellulaires arrivent en tête avec 70 %, suivis des carcinomes épidermoïdes ou spinocellulaires avec 20 % et des mélanomes avec 10 %​​.

Références :

DermaSensor

Références des études

Cancers de la peau – Santé Publique France

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