Introduction
Le COVID long est une affection post-infectieuse pouvant durer des mois voire des années après une infection initiale au SARS-CoV-2, représente un défi médical majeur. Des essais cliniques ont été menés pour évaluer l’efficacité du Paxlovid dans le traitement du COVID long. Affectant potentiellement des millions de personnes dans le monde, cette pathologie se manifeste sous différentes formes par une fatigue persistante, des troubles cognitifs, des douleurs musculaires, et bien d’autres symptômes handicapants. À ce jour, aucun traitement spécifique n’a été approuvé pour soulager durablement ces patients.
Récemment, une étude publiée dans Communications Medicine a exploré l’efficacité de cures prolongées de Paxlovid (nirmatrelvir/ritonavir), un antiviral couramment utilisé contre le COVID-19 aigu. Cette étude de cas documente les expériences de 13 patients atteints de Long COVID ayant pris des traitements de plus de 5 jours, certains atteignant jusqu’à 30 jours. Alors que certains participants ont rapporté une amélioration notable de leurs symptômes, d’autres n’ont ressenti aucun bénéfice.
Quelles sont les implications de cette recherche ? Paxlovid pourrait-il être une solution pour certains patients atteints de Long COVID ? Ce médicament, bien que sûr, n’apporte pas d’amélioration significative des symptômes associés au syndrome post-COVID. Les effets de ces médicaments sur le COVID long sont encore en cours d’évaluation. Décryptage des résultats et des perspectives cliniques.
Il est important de noter qu’il y a plus de 200 symptômes distincts associés au COVID long, ce qui complique le diagnostic et le traitement. Des recherches menées par l’Université de Californie, San Francisco, explorent également l’efficacité potentielle du Paxlovid comme traitement pour le COVID long. Le SRAS-CoV-2 a un impact significatif sur la santé, et les défis associés à son traitement sont nombreux.
Une étude de Stanford Medicine indique que bien que le Paxlovid soit confirmé comme sûr, un traitement de 15 jours ne fournit pas de bénéfices supplémentaires contre les symptômes du COVID long. Les symptômes persistants ressentis par de nombreux patients après une infection au SARS-CoV-2 nécessitent une exploration plus poussée des interventions adaptées. Le syndrome post-COVID, avec ses multiples manifestations, reste un domaine de recherche crucial.
Les implications de cette recherche sont vastes, et les efforts de recherche aux États-Unis, notamment par les National Institutes of Health (NIH), sont essentiels pour traiter la COVID longue et ses effets persistants.
Ce que cette étude nous apprend
- Un traitement prolongé par Paxlovid (7,5 à 30 jours) a été testé chez 13 patients atteints de Long COVID.
- Certains patients ont observé une amélioration significative de leurs symptômes, notamment en termes de fatigue et de clarté cognitive.
- Chez d’autres, aucune amélioration durable n’a été constatée.
- Des effets secondaires ont été rapportés, notamment des douleurs gastriques ayant conduit un patient à interrompre le traitement.
- La question du mécanisme d’action reste ouverte : pourquoi certains patients répondent-ils favorablement et d’autres non ?
- L’étude souligne l’urgence de recherches cliniques supplémentaires pour identifier les sous-groupes de patients pouvant bénéficier du Paxlovid.
Description de l’étude et résultats principaux
Méthodologie
Les chercheurs ont recruté 13 patients atteints de Long COVID ayant déjà tenté un traitement antiviral avec Paxlovid pour une durée prolongée (>5 jours).
Les participants ont été sélectionnés sur la base de témoignages partagés dans des forums de patients et ont décrit leurs expériences avant, pendant et après le traitement.
Résultats
Les observations sont contrastées :
Amélioration significative et durable (5 patients) :
- Meilleure tolérance à l’effort, disparition des douleurs articulaires et musculaires. Cette étude est un essai clinique.
- Récupération cognitive (moins de brouillard cérébral, meilleures capacités de concentration). Les différentes formes de COVID long observées montrent une grande variabilité des symptômes.
- Réduction des symptômes orthostatiques (intolérance à la position debout).
Amélioration temporaire suivie d’une rechute (3 patients) :
- Amélioration des symptômes pendant le traitement, mais retour à l’état initial quelques semaines après l’arrêt.
Absence d’amélioration (4 patients) :
- Aucun changement significatif des symptômes.
Effets secondaires (1 patient) :
- Douleurs abdominales sévères ayant conduit à l’arrêt prématuré du traitement.
Pourquoi cette variabilité des réponses ?
L’étude soulève plusieurs hypothèses :
- Persistance virale : Certains patients pourraient bénéficier du Paxlovid si leur Long COVID est causé par des réservoirs viraux persistants.
- Dysfonctionnement immunitaire : Chez certains patients, une hyperactivation immunitaire pourrait rendre l’effet antiviral inefficace.
- Durée du traitement : Il est possible que des traitements encore plus longs soient nécessaires pour observer un effet durable chez certains patients.
Les limites de l’étude
Bien que cette étude apporte des résultats intéressants, plusieurs limites sont à noter :
- Échantillon réduit (13 patients) : difficile d’extrapoler à l’ensemble des patients atteints de Long COVID.
- Étude observationnelle et non randomisée : il n’y a pas de groupe témoin pour comparer l’évolution des symptômes.
- Absence de biomarqueurs mesurés : aucune analyse biologique n’a été menée pour comprendre les mécanismes d’amélioration ou de non-réponse au traitement.

Implications pratiques pour les patients
1. Paxlovid pourrait être une option pour certains patients
Les résultats suggèrent que certains sous-groupes de patients pourraient bénéficier du traitement. Les personnes présentant des signes de persistance virale (tests PCR positifs prolongés, présence de matériel viral dans le sang) pourraient être les plus susceptibles de répondre positivement.
2. Vers des essais cliniques dédiés
L’étude plaide pour la mise en place d’essais randomisés afin de :
- Déterminer la durée optimale du traitement.
- Identifier les profils de patients répondeurs au Paxlovid.
- Étudier les effets secondaires potentiels sur des durées prolongées.
3. Un espoir, mais pas encore une solution universelle
Le Paxlovid ne semble pas être un traitement miracle universel pour le Long COVID. Il pourrait toutefois représenter une option thérapeutique prometteuse pour certains patients.

Le Paxlovid
Le Paxlovid est un traitement antiviral composé de nirmatrelvir et ritonavir, utilisé pour réduire la charge virale du SARS-CoV-2 chez les patients atteints de COVID-19. Il est principalement administré aux personnes à risque de complications sévères afin de prévenir les formes graves de la maladie. Le nirmatrelvir inhibe une enzyme essentielle à la réplication du virus, tandis que le ritonavir augmente sa concentration en ralentissant son métabolisme. Bien que son efficacité soit avérée contre le COVID-19 aigu, son rôle potentiel dans le traitement du Long COVID fait encore l’objet de recherches.
Conclusion
L’étude sur les traitements prolongés de Paxlovid ouvre une piste intéressante pour le traitement du Long COVID. Certains patients rapportent des bénéfices significatifs, mais l’efficacité du traitement reste variable. Des recherches cliniques plus approfondies sont nécessaires pour confirmer ces observations et définir les profils de patients susceptibles de tirer le plus grand bénéfice de ce traitement antiviral.
En attendant, la prudence est de mise, et les patients intéressés par ce traitement doivent en discuter avec leur médecin.
Bibliographie
- Étude originale : Cohen AK, Jaudon TW, Schurman EM, et al. Impact of extended-course oral nirmatrelvir/ritonavir in established Long COVID: a case series. Communications Medicine (2024). DOI : 10.1038/s43856-024-00668-8
- Article Medscape : “Paxlovid Worth a Long Look for Easing Long COVID?” Lien Medscape
- Davis HE, McCorkell L, Vogel JM, Topol EJ. Long COVID: major findings, mechanisms and recommendations. Nat Rev Microbiol. 2023;21:133-146.
- WHO Coronavirus Dashboard. Lien
- Xie Y, Choi T, Al-Aly Z. Association of treatment with nirmatrelvir and the risk of post–COVID-19 condition. JAMA Intern Med. 2023;183(5):554-564.