Sensibilité au sel, hypertension et maladies cardiovasculaires

Une nouvelle publication (*) très intéressante fait un point sur la consommation de sel, et la sensibilité au sel. Le sel donne du goût et c’est une des raisons de son utilisation trop importante, particulièrement dans les plats cuisinés, mais aussi au quotidien. Combien de personnes commencent par saler leur plat, avant même d’y gouter ! Si c’est votre cas, ou celui de votre entourage, alors cet article est pour vous !!!

Le sel (chlorure de sodium) est un nutriment essentiel pour maintenir les fonctions physiologiques de l’organisme. Cependant, la consommation quotidienne de sel dépasse souvent les besoins physiologiques et les seuils recommandés pour la majorité des personnes. Une telle consommation excessive est associée à une augmentation de la pression artérielle, contribuant ainsi à la morbidité et à la mortalité cardiovasculaires.

On estime que l’excès de sel est responsable d’environ 5 millions de décès chaque année dans le monde. Pour environ un tiers des personnes en bonne santé (et plus de 50 % de celles souffrant d’hypertension), l’impact de la consommation de sel sur l’élévation de la pression artérielle est plus marqué, classant ces individus comme étant sensibles au sel. La sensibilité au sel est considérée comme un facteur de risque indépendant pour les maladies cardiovasculaires et la mortalité. Sa prévalence est plus élevée chez les femmes que chez les hommes et augmente avec l’âge.

Cette revue examine les concepts fondamentaux de la sensibilité au sel et les systèmes effecteurs sous-jacents qui en sont la cause. Elle aborde également les dernières avancées de la recherche préclinique et clinique qui mettent en lumière de nouveaux facteurs modifiant la réponse de la pression artérielle à une forte consommation de sel.

Quelles conclusions ?

L’article (*) a cherché à établir les bases fondamentales pour comprendre la pression artérielle sensible au sel comme un facteur de risque cardiovasculaire indépendant.
Voici les points clés de cette analyse :

• Reproductibilité de la sensibilité au sel : C’est un phénomène physiologique reproductible qui peut être identifié en milieu de recherche en utilisant des variations extrêmes de l’apport en sel ou du volume intravasculaire.
• Prévalence de la sensibilité au sel : Une importante minorité de personnes en bonne santé et normotensives, ainsi que la majorité de celles avec une condition sous-jacente telle que la maladie rénale, présentent une pression artérielle sensible au sel.
• Impact environnemental et individuel : L’excès de sel dans l’alimentation, où des apports de 8 à 10 g par jour sont courants, affectera certains individus plus que d’autres. Il est moins certain que la sensibilité au sel augmente le risque cardiovasculaire indépendamment d’autres facteurs de risque, comme la pression artérielle elle-même.

Deux études cliniques suggèrent que la sensibilité au sel peut être un risque indépendant, mais aucune n’était conçue pour évaluer la charge de pression artérielle que ces participants ont expérimentée pendant la période de suivi prolongée. En outre, les recherches sur les animaux montrent que l’excès de sel peut altérer de nombreuses fonctions, y compris le métabolisme, l’immunité, et la cognition.

Ces études devraient stimuler davantage de recherches chez l’homme sur les effets néfastes potentiels d’une forte consommation de sel alimentaire au-delà de la pression artérielle.

La recherche clinique est limitée par l’absence de définitions et de protocoles standardisés pour évaluer la pression artérielle sensible au sel. Un défi majeur reste l’absence de biomarqueurs économiques et fiables pour étendre la sensibilité au sel au-delà des centres de recherche clinique vers les soins de santé quotidiens.

Les signatures d’ARN de la sensibilité au sel dans le sang périphérique et d’autres biofluides pourraient cependant ouvrir la voie à une médecine de précision, en ciblant la thérapie nutritionnelle pour ceux qui en bénéficieraient le plus.

Que faire en pratique pour diminuer la consommation de sel ?

Si vous êtes concernés par une sensibilité au sel élevée ou souhaitez réduire votre risque, voici quelques conseils pratiques pour diminuer votre consommation de sel :

1. Limiter les aliments transformés : Réduisez votre consommation de plats préparés, de conserves et de snacks salés, qui contiennent souvent de grandes quantités de sel caché.
2. Préparer davantage de repas à la maison : Cuisinez vous-même en utilisant des ingrédients frais et non transformés, ce qui vous permet de contrôler la quantité de sel ajoutée.
3. Lire les étiquettes : Vérifiez le contenu en sodium des produits alimentaires et optez pour ceux qui contiennent moins de 140 mg de sodium par portion.
4. Utiliser des herbes et des épices : Rehaussez la saveur de vos plats avec des herbes, des épices, du citron ou du vinaigre, plutôt qu’avec du sel.
5. Choisir des alternatives au sel : Essayez les substituts de sel contenant du potassium ou les sels à teneur réduite en sodium, mais consultez d’abord un professionnel de santé si vous avez des problèmes rénaux ou cardiaques.
6. Limiter les condiments salés : Modérez l’utilisation de sauces soja, de ketchup et de bouillons qui contiennent souvent beaucoup de sodium.
7. Rincer les aliments en conserve : Rincez les légumes, les légumineuses et les poissons en conserve pour éliminer une partie du sel ajouté.
8. Éviter d’ajouter du sel à table : Goûtez d’abord vos aliments avant de décider d’ajouter du sel supplémentaire, ou remplacez-le par des épices non salées.

En mettant en œuvre ces simples conseils dans votre quotidien, vous pouvez réduire efficacement votre apport en sel et contribuer à la prévention de l’hypertension et des maladies cardiovasculaires.

Quelles sont les recommandations d’apport ?

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) recommande une consommation de sel ne dépassant pas 5 grammes par jour pour les adultes. Cela équivaut à environ 2 grammes de sodium par jour. Réduire la consommation de sel en dessous de ce seuil contribue à réduire la pression artérielle et le risque de maladies cardiovasculaires.

Recommandations supplémentaires :

• Enfants :
  • Pour les enfants de 2 à 15 ans, la consommation maximale recommandée est proportionnellement inférieure à celle des adultes en fonction de leurs besoins énergétiques.
• Personnes atteintes d’hypertension :
  • Les personnes souffrant d’hypertension ou ayant un risque accru de maladies cardiovasculaires devraient envisager de réduire encore davantage leur consommation de sel.

En réduisant la consommation de sel à ces niveaux recommandés, on peut réduire le risque de maladies cardiovasculaires, d’accidents vasculaires cérébraux et d’autres problèmes de santé liés à l’hypertension.

En savoir plus sur la sensibilité au sel

La sensibilité au sel est une condition où la pression artérielle d’une personne augmente de manière significative en réponse à l’ingestion de sel. Cela concerne environ un tiers des individus en bonne santé et plus de la moitié des personnes souffrant d’hypertension. Voici pourquoi la sensibilité au sel est un problème de santé majeur :

• Réponse exacerbée : Chez les individus sensibles, même une petite quantité de sel supplémentaire peut entraîner une augmentation notable de la pression artérielle.
• Risques accrus : Cette condition augmente le risque de développer des maladies cardiovasculaires, telles que les crises cardiaques et les accidents vasculaires cérébraux.
• Prévalence variable : La sensibilité au sel varie selon les génétiques individuelles, l’âge, le sexe, et la présence d’autres conditions médicales.

Reconnaître et comprendre cette sensibilité est essentiel pour adopter des stratégies alimentaires personnalisées qui visent à contrôler l’hypertension et à réduire les risques de maladies associées au surdosage de sel.